"Je ne prétend pas être l'auteur de cette science qu'est l'ostéopathie. Ses lois n'ont pas été formulées par une main humaine. Je ne réclame d'autre honneur que de l'avoir découverte."
(Autobiographie, p302 )
L’ostéopathie est apparue au XIXe siècle, sous l’impulsion d’Andrew Taylor STILL (1828 – 1917). Ses concepts novateurs sont imprégnés par l’histoire même de son fondateur.
Pionnier de l’ouest américain, il a grandi au contact d’une nature sauvage en suivant son père, médecin et pasteur méthodiste dans les communautés indiennes Schawnees.
En 1851, une fois ses études de médecine achevées, il a aidé les colons installés dans les espaces vierges du territoire américain. Son bref engagement politique a été interrompu par la guerre de sécession durant laquelle, il a opéré en tant que médecin chirurgien.
La perte prématurée de sa femme et de ses enfants d’une méningite en 1865, et l’absence d'une réponse adaptée de la médecine traditionnelle de l'époque, l’a amené à envisager des méthodes de soins naturels, tournées vers l’écoute du corps et la connaissance de l’anatomie.
La réputation d’Andrew Taylor STILL a été à la mesure du succès de ses premiers traitements sur des personnes atteintes de maladies parfois mortelles, sans avoir recours à l’utilisation de médicaments.
Afin de pouvoir transmettre son savoir et répondre à l’affluence de patients, il a fondé la première clinique et école d’ostéopathie en 1892.
La profession, reconnue aux Etats-Unis à la fin des années 1930, est intégrée au corps médical à partir des années 1970, conférant aux praticiens le titre de Docteur, à l’instar des médecins et chirurgiens.
En Europe, la première école a été ouverte en 1917 en Angleterre par un élève du Docteur STILL puis l’ostéopathie s’est répandue sur le continent européen à partir de la seconde guerre mondiale.
William Garner SUTHERLAND est emblématique des pionniers de cette jeune science ostéopathique. Il a mis à jour les mécanismes respiratoires primaires, les mouvements des os crâniens et initia, à la fin de sa vie, le mouvement biodynamique.
Fidèle à STILL, A.G. HILDRETH, doyen du premier collège ostéopathique est à l'origine des premières lois légalisant la profession. Elle est finalement reconnue aux États-Unis après une lutte ininterrompue depuis sa création. Au début du XXe siècle, grâce au soutien de l'opinion publique et l'intervention de Théodore ROOSEVELT l'ostéopathie se répand à travers le pays mais il faut attendre les années 1970 pour qu'elle soit intégrée au corps médical, conférant aux praticiens le titre de Docteur, à l’instar des médecins et chirurgiens.
En Europe, la première école a été ouverte en 1917 en Angleterre par un élève du Docteur STILL John Martin LITTLEJOHN, puis l’ostéopathie s’est répandue sur le continent européen à partir de la seconde guerre mondiale.
En France, l’ostéopathie a été introduite par les Docteurs MANN et MOUTIN qui publièrent en 1913 un livre en accord avec STILL et son élève RIGGS, intitulé Manuel d’Ostéopathie pratique. Mais ce manuel pratique n’eut que très peu de retentissement et le développement de cette nouvelle discipline fut d’abord confidentiel et fut stoppé par l'arrivée de la première guerre mondiale.
Puis, le docteur LAVEZZARI, formé par le Docteur GAIR, ostéopathe américain, élève direct du Docteur A.T STILL tente de relancer l’ostéopathie en 1925, mais sans grand succès.
Il faut attendre la première moitié du XXe siècle, jusqu'à la création en 1950 par Paul GENY de l'Ecole Française d'Ostéopathie (EFO) pour que l'ostéopathie prennent son essor en France.
Après plusieurs projets de loi qui n’aboutiront pas, la profession est légalement consacrée par la loi du 4 mars 2002 relative à l’amélioration du système de santé et aux droits des malades.
Ce n'est que le 27 mars 2007, après plusieurs manifestations de la profession et un recours en Conseil d'État, que les décrets paraissent au Journal officiel. Les ostéopathes auront maintenant une pratique réglementée et pourront être consultés en première intention.
Avec la création de nombreuses écoles, d'un registre d'ostéopathe et de syndicats, la profession s'organise. Les recherches incessantes menées par les écoles et les cliniques ainsi que de nombreux ostéopathes comme Jean-Pierre BARRAL permet à l'ostéopathie de sortir de la marginalité en France et de l'inscrire dans le système de Santé. Parallèlement, la profession étoffe ses concepts notamment grâce à la traduction en français de nombreux ouvrages d'Andrew T. STILL et de Rollin BECKER par Pierre TRICOT. Sa synthèse des principes fondateurs et un abord simple de l'art thérapeutique lui ont permis de conceptualiser une méthodologie appelée « l'approche tissulaire ».
Il est à noter que l'émergence tardive de l'ostéopathie en France s'est appuyée sur le regain pour les méthodes de soins dites plus naturelles. Ces méthodes qu'elles soient millénaires (magnétisme, reboutement, médecine traditionnelle chinoise, ayurvéda, naturopathie...) ou qu'elles soient récentes (ostéopathie, homéopathie, hypnothérapie, médecine quantique, sophrologie, réflexologie) se développent aujourd'hui sur des bases qui ont une assise plus reconnue par le monde scientifique, notamment grâce aux travaux sur le biomagnétisme humain (effet Kirlian, système MORA et PHYSIOSCAN) et grâce aux avancées de la physique quantique.
Bien que l'ostéopathie soit restée en marge du système scientifique, cela lui a permis de rester très riche et de perpétuer dans ses différents aspects en se mesurant à la pratique libérale et en se rapprochant d'autres thérapies et surtout en perpétuant l'esprit original des fondateurs. Elle est restée multidirectionnelle aussi bien des ses principes philosophiques que dans sa pratique.
Enfin, pour résumer, nous pourrons citer Dr Andrew T. STILL qui exprime la diversité du monde ostéopathique :
"Nous croyons que notre maison thérapeutique est tout juste assez grande pour l’ostéopathie et que lorsque d’autres méthodes y pénètrent, autant d’ostéopathie doit en sortir."
(Ostéopathie, recherche et pratique,2001 p. 23)